Le savoir-vivre ensemble

Voilà, c’est fini. La coupe du monde de football 2006 se termine sur une défaite minable de la France et une victoire minable de l’Italie. Je dis minable, parce que contrairement à ce que tous les soi-disant fans de foot pensent, aucune des deux équipe n’a véritablement gagné puisque c’est une espèce de loterie (la séance de tirs au but) qui a déterminé le « vainqueur ».
Qu’est-ce qui va se passer désormais ?
Et bien, nous venons d’échapper à quatre ans de « On est les champions » et de « Zizou, zizou ». Ceux qui suivent le blog de Maliki on peut-être déjà lu ce que je pense de cette fascination nationale et quadranuelle pour le football (j’y ai posté sous le pseudonyme « Rick » et « Harry », ça dépend de l’ordinateur d’où je poste). En gros et pour simplifier, je n’ai rien contre le football ni contre la coupe du monde, et encore moins contre les amateurs de football. Par contre, je ne supporte pas la récupération sociale et politique de cet évènement pour dire que tout va mieux dans notre pays et que Vive les Français, alors que non, tout ne va pas bien. Mais bon, on y a eu droit de 1998 à 2002 et heureusement, cette fois-ci cette torture nous sera épargnée puisque dans une semaine tout le monde aura oublié la coupe du monde de football pour laquelle il paraît que la France entière vibrait jusqu’au fond de son cœur !

D’ailleurs j’en profite juste juste pour dire que je me suis fait traiter à plusieurs reprises d’anti-patriote parce que je voulais que la France perde pour avoir la paix pendant quatre ans (sinon, sur le principe j’étais plutôt POUR la victoire, bien sûr, sinon on numérote les équipe plutôt que des les faire par pays). Alors moi ce que je répond c’est que Vendredi ça me dérangerait pas de me balader avec un t-shirt bleu-blanc-rouge, vu que c’est la Fête Nationale. Mais par contre, je suis sûr qu’on ne verra pas une seule des perruques tricolores ni un seul des milliers de drapeaux français qui ont été déployés aux fenêtres des « patriotes ». Parce que être patriote pour le foot, oui. Mais être patriote tout court, alors ça non, il n’en est pas question ! D’ailleurs qui est le plus patriote, celui qui reste dans son fauteuil devant TF1 ou celui qui va voter ? Hein ?

Bon, je clos la parenthèse.

L’autre truc qui m’énervait, et je ne suis pas le seul, c’est le foutoir que mettent les gens dans la rue dès qu’ils sont contents en masse. Déjà, le petit truc à savoir, c’est que quand on prévoit 1 million de personnes en plein milieu de Paris pour faire la fête, il y a 10 millions d’autres habitants de l’Île de France qui restent chez eux. Que les fêtards se bourrent la gueule et fassent péter des trucs en centre-ville ou sur des places, ou un peu partout, passe encore, on peut comprendre qu’ils aient envie de s’amuser (bien que moi j’aie pas forcément besoin de 22 mecs qui tapent dans une balle pour aller me bourrer la gueule). Comme je l’ai dit, moi aussi je l’ai fait, ok, pas de problème. Par contre, que ces mêmes 1 million de personnes rentrent chez eux en voiture, alors qu’ils sont bourrés, en klaxonnant dans toutes les rues entre les Champs-Elysées et leur patelin de banlieue, excusez-moi mais ça me reste en travers de la gorge. Et c’est pareil pour tous les autres qui font le trajet en braillant des chansons au mieux paillardes, et au pires racistes et insultantes.

Le pire c’est que quand je m’en plaint, on me dit que c’est NORMAL !!!

C’est normal de réveiller tout un quartier juste pour son bon plaisir ? Ah ben tiens, c’est nouveau ça ! Je savais pas. Bon ben dorénavant quand je serai content, je prendrai une grande casserole et j’irai faire le tour de mon pâté de maison en tapant dessus de 23h à 3h du matin. Je suis sûr que tout le monde comprendra, puisque c’est NORMAL.

Non, mais je rêve.

De toute façon, je crois que c’est vraiment super spécifique à Paris, ça. On est dans une ville exigüe – les appartements sont le plus souvent en vis-à-vis à quelques mètres seulement, ce qui génère beaucoup de reverberation -, et pourtant les gens font comme s’ils vivaient au fin fond du Canada. Faire du bruit, ça ne dérange personne ! Ben voyons.
Quand je suis arrivé dans cette ville, le premier truc qui m’avait choqué – oui, choqué – c’était que tout le monde se klaxonnait dessus. J’avais conduit pendant des années à Bordeaux auparavant, avec tous les embouteillages de merde qu’il peut y avoir dans cette ville, et bien les gens ne se klaxonnaient pas dessus.
Et le pire de tout, c’est que les gens klaxonnent LES CAMIONS POUBELLE. Quand j’avais signé mon bail, je l’avais fait remarquer à ma gérante qui avait répondu « Ah oui, mais moi aussi je klaxonne, parce que quand ils bloquent la route, hein… ». J’avais répondu « Et bien quand ils bloquent la route, quoi ? Ils vont pas aller plus vite. ». Et elle ne m’a pas répondu, parce qu’elle n’avait rien à répondre. Elle klaxonne derrière les camions poubelle JUSTE POUR FAIRE CHIER. Comme la plupart des parisiens, qui klaxonnent POUR FAIRE CHIER. Et pour le vivre régulièrement, je peux vous dire que klaxonner dans une rue déserte à trois heures du mat, ça leur arrive souvent, à ces connards. Ils réveillent 300 personnes qui habitent autour, mais non, c’est NORMAL. Et donc, quand c’est la fête, c’est NORMAL qu’il y ait trois voitures par minute qui passent en klaxonnant pendant cinq heures. Mais oui, c’est NORMAL !

Tout ça dénote un manque de savoir-vivre élémentaire. Quand on habite dans une ville comme Paris, la première des politesses c’est d’essayer de ne pas trop déranger le voisinage. Surtout la nuit ! Mettre de la musique à fond, klaxonner, faire tourner un moteur pendant 30mn sans raison, utiliser un deux roues sans pot d’échappement, déplacer ses meubles, faire sa vaisselle ou lancer son lave-linge la nuit, c’est automatiquement emmerder quelqu’un pas loin vu qu’on vis tous dans quelques mètres cubes… Tout ça, c’est du savoir-vivre ÉLÉMENTAIRE. Et le nombre de plaintes et/ou de mains courantes déposés ainsi que le nombre de procès que se font des voisins en ce moment démontre bien que les gens ne savent plus vivre ensemble dans les villes. Personnellement, je le vis quasiment tous les jours.

Mais au lieu d’uniquement me plaindre, voici quelques propositions pour un futur plus calme dans nos villes. Je sais qu’elles sont de bon sens et j’espère qu’un des candidats à l’élection présidentielle l’intègrera dans son programme – pas Ségolène Royal ni Nicolas Sarkozy bien sûr, puisqu’ils ne seront pas élus – :

  • Installation de herses dans les rues qui se lèvent dès qu’un deux roues dépassant la limite de volume sonore s’approche.
  • Autorisation pour tous de lancer des briques sur les voitures qui klaxonnent en ville.
  • Installation d’un système obligatoire dans les véhicules pour faire éclater les pneus si le klaxon est déclenché la nuit.
  • Suspension du ramassage des poubelles pendant une semaine pour la personne qui a klaxonné derrière un camion poubelle, avec obligation sous peine de grosse amende d’aller pointer quotidiennement à une déchetterie pour amener soi-même ses détritus.

Vous aurez remarqué que je m’attaque surtout aux problèmes de nuisances sonores liées à la circulation, mais c’est effectivement le plus gros problème à l’heure actuelle. Les autres (nuisances locales liées à un établissement ou à une installation) ont déjà fait l’objet de lois assez précises sur le sujet. Mais si vous avez d’autres idées, n’hésitez-pas, faites-les moi passer !

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