Planète Interdite

Aujourd’hui ressort dans deux salles à Paris Planète interdite (Forbidden Planet), un des plus grands classiques de la science-fiction qui date de… 1956 ! Bien sûr si vous êtes un minimum amateur de SF vous avez déjà vu ce film. Pour les autres, il vaut largement le coup d’être vu, car même si Forbidden Planet transpire la SF des années 50 par toutes les perforations de la pellicule, le scénario est tout de même à des années-lumières (au sens propre comme au sens figuré) de ce qui se faisait à l’époque. En réalité, ce film est tellement précurseur que certains considèrent qu’il n’y a eu aucun autre film de SF aussi marquant jusqu’à la sortie de 2001, l’Odyssée de l’Espace. Ce n’est donc pas étonnant que des références y soient faites régulièrement dans des séries de SF, que ce soit consciemment – les téléporteurs de Star Trek sont repris des champs de stase du croiseur terrien par exemple – ou inconsciemment – la grande machine de la planète Epsilon 3 autour de laquelle gravite Babylon 5 est une quasi-réplique de celle de Forbidden Planet, même si le créateur de Babylon 5 a toujours affirmé que ce n’était pas son intention d’origine.


Leslie Nielsen (à gauche), Walter Pidgeon et Anne Francis (centre)

Bien sûr, Forbidden Planet c’est aussi Leslie Nielsen dans un rôle pas drôle (le commandant de la mission de secours) et… Robby le Robot ! Le fameux robot que l’on reverra par la suite en guest-star, entre autres, dans Columbo, La quatrième dimension, La famille Adams et de La croisière s’amuse (quelle reconnaissance !). Voir ces quelques extraits vidéo


Le croiseur terrien se pose sur Altair IV

C’est aussi une vision de la technologie du futur typique de la science-fiction des années 50, et donc parfois complètement décalée : le vaisseau spatial terrien est une soucoupe volante volant à 16 fois la vitesse de la lumière mais pilotée manuellement, sans aucun moniteur de contrôle mais un système de navigation mécanique, un robot surintelligent marchant lui aussi à l’aide de relais mécaniques… mais c’est aussi du même coup une technologie extra-terrestre qui n’est basée sur aucune donnée technologique ou scientifique moderne et donc totalement originale.


Morbius fait la visite de la grande machine Krell
(les acteurs marchent effectivement au milieu du décor)

Enfin, c’est la première bande-son entièrement constituée de musique électronique de l’histoire du cinéma, une VO et une VF totalement d’époques (les deux valent le détour), c’est des décors en trompe-l’oeil et des effets spéciaux pour la plupart incroyables pour l’époque, ainsi que le monstre le plus dangereux de l’histoire du cinéma (animé par un bon gars de chez Disney !) qui personnellement m’a donné des cauchemards quand j’ai vu le film étant gamin.

Forbidden Planet est un film totalement en avance sur son époque. N’hésitez pas à aller le (re)découvrir en 35mm puisque cette version restaurée vous en donne l’occasion.

Plus d’infos sur Planète Interdite (notamment le scénario, attention spoilers)
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