The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy a été projeté en avant-première en Angleterre la semaine dernière et les reviews ont commencé à tomber, pour le meilleur et pour le pire. Comme on pouvait s’y attendre, avec une telle armée de fans à ses trousses Buena Vista ne pouvait que susciter la haine d’un certain pourcentage d’entre eux. Par exemple un certain MJ Simpson qui tenait le site Planet Magrathea a littéralement vomi toute sa haine du film, s’est fait vomir dessus et a décidé en retour de vomir sur tout le monde en fermant son site qui était une référence sur le guide du routard galactique. Cette manoeuvre dite du « c’est pas moi le méchant, c’est toi na, et si c’est comme ça je boude » est assez fréquente dans le cercle des fans/otaku/geek qui en sont restés au stade anal.
Globalement les reviews n’étaient pas si mauvaises que ça, puisqu’à la base THGTTG était une série radiophonique écrite tant bien que mal toutes les semaines (Douglas Adams avait lui-même dit que l’invention du moteur à improbabilité venait du fait que ses héros se trouvaient dans une situation impossible à démêler dès le début et que c’était le seul truc scénaristique qu’il avait trouvé pour les sauver d’une mort certaine). Puis Adams écrivit les trois premiers tomes de la saga qui différaient déjà pas mal de l’original, ensuite vint la série télé de la BBC et enfin le jeu vidéo qui eux aussi étaient des réécritures de tout ce qu’il avait fait avant. Donc, les fans « intelligents » ne s’attendaient pas à une transcription exacte des bouquins ou de la série radio, un parce que c’est de toute façon impossible en deux heures de film, et deux parce qu’entre la première émission de radio et le film, 27 ans se sont écoulés et qu’Adams avait lui-même intégré des nouveautés dans son script.
Malheureusement d’autres mauvaises nouvelles ont commencé à filtrer sur le film. D’abord, toutes les références athéistes ont purement et simplement été supprimées pour ne pas « choquer » nos bons amis chrétiens américains. Douglas Adams était effectivement un athée convaincu de la non-existence d’un dieu quelconque et ne se privait pas de le répéter à l’envie. Par exemple, la toute première phrase de la toute première émission de radio était la suivante :
« This is the story of The Hitch-Hiker’s Guide to the Galaxy, perhaps the most remarkable, certainly the most successful book ever to come out out the great publishing corporations of Ursa Minor – more popular than the Celestial Home Care Omnibus, better selling than 53 More Things To Do In Zero Gravity, and more controversial that Oolon Coluphid’s trilogy of philosophical blockbusters: Where God Went Wrong, Some More of God’s Greatest Mistakes and Who is This God Person Anyway? »
Bien sûr cette news a commencé à titiller pas mal les gens qui connaissent les bouquins puisque la non-existence de Dieu est un peu le background de toute l’histoire (qui pourrait se résumer par : « monde de merde »).
Au passage, ils ont aussi enlevé un moment gore plein de bouts de mammifère marin car le film est « tout public ».
Ce qui est encore plus gênant, c’est qu’une des dernières reviews par Darren Waters de la BBC met en avant deux petit soucis : d’après lui, le film est incompréhensible par ceux qui n’ont jamais lu les livres (« Malgré un design incroyable et des effets spéciaux fantastiques, globalement le film est un bordel. Un charmant bordel, mais un bordel quand même. »), et il est loin d’être aussi drôle que l’histoire d’origine (« Quelque part dans le processus de production, l’équipe a perdu de vue l’aspect fondamental des livres – ils étaient immensément drôles. »). Ces deux reproches se retrouvent à des degrés plus ou moins prononcés dans toutes les critiques. Pour ce qui est de l’humour, il est vrai que le film a dû avoir du mal a conserver celui des livres ou de la série radio vu que celui-ci repose essentiellement sur les dialogues écrits par Douglas Adams qui n’avait pas son pareil pour décrire des choses simples et absurdes de façon énormément complexe (il se rapproche beaucoup des Monty Pythons à cet égard). Alors que le film repose plus sur l’aspect visuel, vu que c’est un film. Par contre au niveau du scénario bordélique, ça fait un peu peur… ça ne m’étonne pas tant que ça, puisque les trois premiers bouquins, étant adaptés de la série radio, sont eux aussi très bordéliques. Mais une adaptation bordélique d’une adaptation bordélique ? Les gars, va falloir s’accrocher.
Une autre critique que je trouve cette fois infondée est que le héros (Arthur Dent) n’a aucun but dans le film. C’est normal, il n’a aucun but dans aucune des versions. Tout ce qu’il désire, c’est que ça s’arrête et qu’il puisse rentrer chez lui (ce qui est impossible). C’est d’ailleurs un point qui a bloqué pendant longtemps la production du film : les gens de chez Disney demandaient à Adams « Mais qu’est-ce qui fait de Arthur Dent un héros ? » et lui répondait « Ce n’est pas un héros ». Donc ne vous étonnez pas de ne pas comprendre la finalité du charmant bordel.
Le film sort vendredi en Angleterre et en août chez nous. Le DVD anglais sort le 5 septembre.
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